LAURÉAT·ES
ÉDITION 2023

RANDA MIRZA – Bourse à un.e photographe issu·e d’un territoire du Sud (Afrique, Caraïbes, Asie du Sud Est, Amérique Latine, Moyen-Orient) 

KATEL DELIA – Bourse dédiée à un·e photographe français·e ou résidant en France

ALAA MANSOUR – Bourse dédiée à une femme photographe de toute nationalité

Chaque bourse d’un montant de 5.000€ est remise directement à la photographe pour la réalisation de son ouvrage. La photographe et son éditeur·rice disposeront d’un délai de 18 mois pour mener à bien le projet, finalisé par l’édition effective de l’ouvrage. Ce programme bénéficie du soutien de la Saif et du ministère de la Culture.

RANDA MIRZA "BEIRUTOPIA"

Lauréate Bourse dédiée à un·e photographe d’un territoire du Sud

© Randa Mirza « Beirut is back and it is beautifull »

© Randa Mirza « pink room »

Née au Liban, 1978. Vit et travaille entre Beyrouth et Marseille. Artiste protéiforme, Randa Mirza travaille principalement avec la photographie et la vidéo. Sa pratique, ancrée dans un discours décolonial, traite la notion d’identité et cherche à déconstruire et à questionner les représentations normées, genrées et orientalisantes en rendant visibles les constructions symboliques, sociales et politiques actuelles. À travers son œuvre, Mirza tente de donner une voix à ce qui n’est pas représenté en interrogeant la nature des images et leurs utilisations sociales. Son travail a reçu plusieurs prix, parmi lesquels, le prix des Jeux de la Francophonie (2005), le prix de la Photographie Maison Blanche (2013) et le No Limit Award aux Rencontres d’Arles 2006 et le prix Polyptyque 2022.

BEIRUTOPIA est un essai visuel sur la transformation socio-politique et urbaine de Beyrouth, les différentes phases de changement brutal de cette capitale depuis la guerre civile, et ses multiples visages et histoires. Cette première monographie à portée biographique de la photographe libanaise Randa Mirza rassemble plusieurs travaux photographiques commencés au début des années 2000 et s’étend sur deux décennies.

Ce projet est édité par le Bec en l’air.

Le livre se découpe en sept parties qui reprennent chronologiquement les séries que Randa Mirza a réalisées pendant vingt ans à Beyrouth. Les images de cette artiste visuelle protéiforme sont de natures multiples : diapositives en noir et blanc, photographies argentiques, impressions digitales, captures d’écran de vidéos, montages et collages. 

Des textes inédits de Randa Mirza et de Rasha Salti, commissaire d’exposition et écrivaine, complètent cette approche visuelle. D’autres textes d’auteurs et d’autrices libanais·es sélectionné·es par la photographe parmi l’abondante littérature existante sur Beyrouth permettant d’appréhender l’histoire de la ville.  

Randa Mirza, lauréate des Bourses du 1er livre photo, expose sa série « Beirutopia » aux Rencontres d’Arles du 1er juillet au 29 septembre ! 

Signature les 4, 5 et 6 juillet sur le stand du Bec en l’Air de France PhotoBook et à la Librairie Croisière. 

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KATEL DELIA "MALTA - TUNIS - MARSEILLE"

Lauréate Bourse dédiée à un·e photographe français·e ou vivant en France 

© Katel Delia « Malta – Tunis – Marseille »

© Katel Delia « Malta – Tunis – Marseille »

Née en 1975 Katel Delia vit entre Malte et Paris. Elle crée des installations mêlant photographie, sculpture, son et écriture. Elle s’intéresse aux traces du passé comment celles-ci se reflètent dans le présent, en particulier dans le contexte migratoire. Elle est récompensée en 2021 par le CAP Prize, prix de la photographie africaine contemporaine. À Malte, elle obtient deux expositions personnelles au centre d’art Spazju Kreattiv, puis dans une galerie privée. Son travail a été présenté dans divers festivals photos et expositions collectives en France, à Malte et en Suisse et prochainement lors du 13e Festival Circulation(s) à Paris.

L’immigration maltaise vers l’Afrique du nord, puis ensuite très largement vers la France après l’indépendance de la Tunisie et de l’Algérie est très peu connue, même à Malte. Pourtant, il s’agit bien d’une immigration massive à l’échelle de ce petit pays. Toutes les immigrations sont singulières mais elles portent en commun l’attachement à un territoire et très souvent des blessures liées à ce que l’on doit quitter. Un pays peut être un jour celui qui accueille puis des décennies plus tard celui que l’on doit quitter pour diverses raisons et vice versa. En avoir conscience, nous aide à plus d’empathie pour les personnes qui fuient leurs pays.

Ce projet est édité par Images Plurielles 

Résumé :

« Par mes origines paternelles maltaises installées en Tunisie au début du XXe siècle et jusqu’en 1961, j’éprouve un profond attachement à ce pays, même si je n’y ai jamais habité. Afin d’explorer les traces du passé, je suis venue plusieurs fois en Tunisie.
En 2017, j’ai eu un choc émotionnel en entrant dans une épicerie semblable à celle de mes grands-parents. J’ai décidé d’entamer ce travail photographique mêlant photographies issues d’archives familiales et mes propres photographies. »

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ALAA MANSOUR "AÏNATA"

Lauréate Bourse dédiée à une femme photographe

© Alaa Mansour « Aïnata »

© Alaa Mansour « Aïnata »

Née Kinshasa (RDC) en 1989. Vit et travaille à Beyrouth. Alaa Mansour est une artiste, cinéaste et archiviste libanaise. Son travail examine l’histoire de la violence et le pouvoir des images à l’ère de la nécropolitique.

« Aïnata est un lieu, le village de mes parents, et le territoire de mon enfance situé au sud du Liban. Aïnata est l’histoire de 25 années d’occupation israélienne et de multiples guerres et offensives. C’est aussi l’histoire de résistances plurielles et d’un rêve de libération. ». Aïnata est initialement un projet de film réalisé à deux mains entre fin 2011 et début 2012 et s’inscrit dans une Histoire d’occupation, de résistances, de guerres et de luttes transnationales qui n’ont de cesse d’engendrer des mémoires inapaisées. Il ne s’agit pas de faire un livre sur le film, mais d’étendre l’espace même du film au livre. Comme un rhizome, il est question de cartographier au sein du livre les différentes strates — visuelles et textuelles, qui composent le corps de Aïnata, de rendre compte de la multiplicité des formes de la mémoire et du discours de et sur l’Histoire.

Ce projet sera édité par Macaroni Books.